Deux perles luisaient dans cette matinée...
Deux petites prunelles d'un bleu d'acier, froides et ternes.
Posées délicatement sur un morceau de parchemin encore vierge, ces deux petites perles semblèrent se crisper et se tordre de douleur.
Pourtant...
La main tremblotante du Professeur Hamilton tenait fermement pour ne pas qu'elle tombe, une plume de Cigne Noir, sa plume personnelle d'une couleur de jais aux subtils reflets prune. Pourtant son poignet ne semblait pas sur.
Pourtant ses doigts étaient crispés sur la plume.
Pourtant...
Irvine regardait ce parchemin comme si inscrire quelques mots dessus avait été la chose la plus douloureuse à faire. Son visage angélique, si pâle et blanc naturellement, était faiblement éclairé par les lueurs matinales du Plafond Magique, qui représentait le levé d'un Soleil faiblard mais présent. Les tons orangers, les ocres jaunes... Mais...
Pourtant...
Pourtant il avait connu tant de matin égal à celui ci depuis... depuis si longtemps. Peut on espérer un jour mourir sans que ce jour ne vienne ? Le Professeur posa sa plume et affichait maintenant une pâle et sinistre mine lasse. Il n'avait encore pas eu le courage.
Pourtant...
Pourtant tant de fois il avait voulu coucher sur le parchemin tout ce qu'il ressentait. Cette haine de lui même, des autres. Cette peine jamais plus exprimée, cette jalousie, ce désir d'hurler sous la lune et clamer comme il souffre. Son coeur s'était arrêté il y a deux ans.
Deux années très exactement. Triste Anniversaire.
Pourtant..
Il se sentait maintenant inutile, pourquoi n'avait il pas pu la sauver ? Etait ce si glorieux d'être Sorcier si l'on ne peut sauver les personnes qui nous sont chères ? Les pensées d'Irvine frappaient son crâne et il avait des migraines presque toute la journée depuis deux ans. Son assiette était intacte, il n'y avait pas touché, comme tous les matins.
Pourtant...
Pourtant il avait connu la faim et la soif, ce plaisir croquer dans la nourriture et dans la vie aussi tendre que la chair d'un fruit trop mûr. Vieillie, ternie, seule et trop longue, voila comment sa vie devenait chaque jour pire. Depuis deux années...
Il n'arrivait plus à penser ce qui le faisait souffrir, rien ne pouvait être exprimer et le chagrin le rongeait... Il devrait exploser un jour mais encore ce matin, cela ne semblait pas pour bientot.
[Ouvert à qui veut, prof, personnel ou élèves, ouvert à qui se trouve dans la grande salle en ce triste matin]
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